Chères amies, chers amis,
Je vous souhaite, à vous et à vos proches, une belle, belle, belle année 2021 ! Une année de pleine santé, de joie ! Où les joies du partage et de l’engagement, en particulier, soient de nature à nous élever, nous apaiser, à nous fortifier dans notre présence et dans nos actions en ce monde complexe, incertain, mais aussi – c’est là une clé fondamentale de toute conviction spirituelle – sensible et propice à la possibilité d’un « meilleur » !
Un penseur – excellent, et d’ailleurs intervenant des Voix de la paix -- s’est récemment interrogé dans son dernier ouvrage sur la manière dont nous dilapidons peut-être inconsidérément notre « temps de cerveau disponible », alors même que celui-ci se serait multiplié par huit, d’après ses calculs, au cours des décennies précédentes. Sans cesse sollicités, voire exploités par les acteurs de la nouvelle « économie de l’attention » qui semble désormais constituer notre nouvel éco-système de communication, réseaux sociaux en tête, nous ferions preuve d’une coupable légèreté quant à la manière dont nous gaspillons nos ressources d’intelligence, en les orientant sur des sujets futiles, vains, manquants de dignité.
Cette formulation purement quantitative, à mon humble avis, a du mal à emporter la conviction, mais ce qui me frappe, en revanche, c’est l’énergie disproportionnée que nous engageons au titre de « temps de cerveau critique » !
L’esprit critique a toujours été une figure hautement prisée au sein de la vie intellectuelle en France, mais à écouter les divers analystes, experts, qui se relaient en continu dans les médias pour livrer leur avis -- en général impitoyable – sur les divers aspects de la crise que nous traversons, il me semble indubitable que le répertoire de nos attitudes intellectuelles s’est considérablement rétréci, appauvri. Entendons-nous bien : l’esprit critique est précieux lorsqu’il demeure un esprit de discernement ; il semble que nous en ayons perdu jusqu’au souvenir… Partout se font entendre les foudres de la dénonciation, de l’indignation, de l’accusation, les sous-entendus de l’ironie et autres manifestations de « l’esprit fort ». Mais jamais la louange, la reconnaissance, la modestie, l’espoir, l’encouragement, la conscience d’une possible tâche commune, l’indulgence, ni le questionnement bienveillant, qui me semble-il, ont tout autant vocation à faire partie la palette de l’intellect à l’exercice.
Alors, 2021 sera-t-il l’année où nous accepterions de perdre un peu de notre esprit imprécateur, pour gagner un peu en conscience, en sagesse, en modération, en ouverture ?
Les Voix de la Paix en font le pari !
Yann Boissière
Président des Voix de la Paix