Les Voix de la Paix : Pourquoi ?

 

Dans une culture de défiance et d’agressivité permanente où les individus et les communautés s’atomisent et se replient sur eux-mêmes, les Voix de la Paix font dialoguer et croisent les convictions aussi bien religieuses que non religieuses dans le cadre républicain pour faire entendre les voix de la paix, créer et mettre en scène leur dialogue, pour ré-enchanter la vision de notre force collective et retrouver ce qui manque à chacun et à nos sociétés aujourd’hui : la mémoire, le lien et le sens.

 

 

Les Voix de la Paix : Comment ?

 

Le dialogue « inter-convictionnel » consiste à sortir du strict dialogue interreligieux pour créer du lien entre toutes les sphères de la société. Philosophes, artistes, religieux, monde de l’entreprise : la notion de « convictions », religieuses ou non, est partagée par tous. Elle permet de dépasser le clivage de la « croyance ». Faire se rencontrer les porteurs de convictions, mettre en scène leur dialogue et créer des émulsions positives autour des grands sujets et enjeux d’aujourd’hui, tel est notre stratégie pour rendre visible notre force collective et la vision d’un bien commun.

A la suite des attentats de 2015, « les Voix de la Paix » ont été imaginées comme une réponse citoyenne, dont l’événement fondateur a été la journée inter-convictionnelle du 22 mars 2016 à la Mairie de Paris. Devenue association, les Voix de la Paix » mènent aujourd’hui des actions pédagogiques dans les quartiers populaires, travaillent avec les entreprises et organise des événements publics. Elle organise chaque année un grand événement de rassemblement, de réflexion et d’échanges : « Diversité(s) d’été ».

 

Notre approche : L'inter-convictionnalité

 

Au-delà de l’inter-religieux classique, c’est le positionnement « inter-convictionnel » qui a été notre ligne de conduite pour l’organisation du 22 mars – et l’une de ses originalités.

Nous souhaitons maintenir celui-ci au cœur de nos actions futures, convaincus que l’inter-convictionnalité représente le curseur adéquat pour agir sur nos thématiques dans l’époque actuelle.

« Inter-convictionnalité » signifie  en effet :

 

Une position de curseur pertinente pour poser les problèmes.

● Parce qu’elle nous égalise tous en nous ramenant d’emblée à notre citoyenneté française, au principe de notre lien politique, laïque, dont l’égalité est fondée sur la suspension de jugement de l’Etat vis-à-vis de notre « croire » ou « ne pas croire ».

● Parce qu’elle permet de dépasser la symétrie classique du dialogue inter-religieux, qui place une « religion » donnée en lien avec « les autres religions ». L’inter-religieux, bilatéral ou multi-latéral garde toute sa nécessité. Mais en faisant dialoguer les religions avec des mouvements qui n’ont pas d’agenda religieux, la « palette inter-convictionnelle » requalifie les questions à un niveau directement politique (notamment avec les acteurs qui ont pour agenda de défendre la laïcité en tant que telle).

 

Une méthode d’intervention dans le débat public.

● Proposer sur le terrain des « plateformes inter-convictionnelles », c’est partir des « identités » (religieuses ou pas) – tendance lourde de la situation actuelle --  pour les ramener au point commun de la citoyenneté. Ce retour vers la citoyenneté et l’espace républicain est au cœur de la pédagogie des « Voix de la Paix ».

● Cette méthode systématisera les points forts de la journée du 22 mars. Entre autres, maintenir la pluralité des approches :

- Intellectuelle (approche classique par débats, thématique, questions) ;

- Emotionnelle (Art, esthétique, sport) ;

- Intergénérationnelle / par le biais de projets pédagogiques associés à l’événement (école de journalistes, Lycée Camille Claudel).